Antarctique

Premier iceberg

Dimanche 24 janvier 2010

L’angoisse des icebergs, fantômes dans la brume, ne nous quitte plus.
Les quarts de glace se succèdent.
Pourtant nous les attendons avec impatience…car ce peuple silencieux détient notre histoire.
Nous pouvons remonter le temps grâce aux différentes couches d’air emprisonnées dans leurs veines.

Glace à bâbord ! retentit dans la nuit…sombre et froide.

Il est là…c’est le premier. Tel un imposant cocon de solitude, il nous regarde passer indifférent et majestueux.

Force et faiblesse se côtoient….

Demain, ils sera œuvre d’art en pâte de verre sous le soleil annoncé qui lui donnera toutes les nuances de bleu nécessaires à sa beauté

Publié par Dominique le 24 janvier 2010

Deception Island

Mercredi 20 janvier 2010

Première rencontre «Deception Island»

Pour les curieux voici les coordonnées «Google Earth» : 62059S 60034W

Cela fait prêt de 3 jours que nous naviguons dans des mers plutôt difficiles pour des apprentis marins. Mais le Drake nous a enfin laissé passé.
Le 18 Janvier vers 18H00 nous arrivons à «Deception Island» , ancienne base baleinière, nous prenons le temps de nous amarrer au rivage pour y descendre. L’endroit n’est que désolation, autant en arrivant le soleil nous avait fait grâce de quelques rayons inondant «le soufflet de Neptune», autant une fois dans le coeur de ce volcan tout nous fait penser à une base fantôme, austère, cette masse sombre en forme d’arc de cercle noirâtre où quelques ruines de baraquements nous rappellent que l’homme y a pratiqué la pêche à la baleine. Nous prenons soin de ne pas marcher n’importe où car le site est protégé.
J’accompagne Mariette, qui s’en donne à coeur joie avec son appareil photo. Dominique quand à lui observe un jeune phoque se prélasser sur le rivage. Sandrine prépare le repas, une délicieuse odeur de chocolat envahit le l’Ile d’Elle, nous passerons la nuit ici dans le coeur de la bête…

Le lendemain , nous levons l’encre très tôt vers 4 heures du matin, nous longeons la côte pour découvrir une colonie de manchots «jugulaires», ils sont des centaines, partout dans l’eau, sur la plage , il crient, ils se chamaillent, rebondissent sur l’eau à la vitesse de l’éclair ou se laissent glisser le long d’une paroi rocailleuse et prennent plaisir à se jeter. Jean Yves ne tarde pas à préparer l’annexe. Assis sur la plage à côté d’eux ils nous ignorent pour la plupart. Certains plus curieux s’interrogent sur ses grands bipèdes qui viennent encombrer leur plage. ils s’approchent doucement mais sans crainte. Leur démarche est hésitante. Ils sont rapides et véloces dans l’eau mais sur terre ils ont tendance à être plutôt maladroits ce qui les rend très attachants. L’un d’entre eux, plus téméraire, prend pour cible la botte de Dominique. Celui-ci n’hésite pas à dégainer son appareil pour immortaliser la scène sous le regard rieur de toute l’équipe.

Au large, un grand voilier , un trois mats, nous rappelle que notre route est encore longue. Nous partons plus au sud, direction «Trinity Bay»…

Publié par Axel le 20 janvier 2010

« Ne vous moquez pas du Drake… ! « 

Lundi 18 janvier 2010

nous a précisé notre ami Jean au cours d’une soirée arrosée à MAXWELL
en attente de la bonne« fenêtre », c’est à dire de la bonne météo pour s’aventurer sur le passage du DRAKE qui sépare d’environ 450 miles la péninsule Antarctique du Cap Horn.

Tu avais raison, Jean. Nous ne l’avons pas fait et pourtant le DRAKE à quand même décimé
une partie de notre équipage.

Des vagues de 6 à 8 mètres de haut sur lesquelles surfe notre bateau viennent lécher
notre cockpit ou passent par dessus celui-ci selon leur humeur.

Le l’Ile d’Elle grince, chante entre deux hurlements du vent (force 7) pendant que les albatros qui planent au-dessus de nos têtes nous indiquent sa direction. L’un deux vire sur l’aile à l’étrave du bateau pour nous saluer.
La mer, soit couleur émeraude, scintille au soleil, soit gris ardoise reflète le ciel nuageux et brumeux.

Nos deux bateaux avancent vers le grand Sud à fière allure…

Le froid augmente ( 5° dans le bateau )…nous sommes au-delà du 60 ième Sud (hurlants)

Les quarts nous attendent en raison des icebergs qui approchent…

Nous nous sentons humbles mais libres…

« Elle n’est pas belle la vie… ! «

Publié par Dominique le 18 janvier 2010

Puerto Williams

Jeudi 14 janvier 2010

Premier apéro collectif ou l’on retrouve toute la petite famille de Gilles avec sa fille et ses copines. Le Boulard un autre bateau arrivé quelques heures plutôt avec à son bord Jean le skipper français et ses trois équipiers, enlace sa femme, Corinne et sa fille, résident sur Williams. Nous étions pas moins de 15 personnes à dîner dans la maison de Corinne. Les filles nous avaient concocté un délicieux repas. La fête bâtait son plein. Jean Yves et Sandrine enchainaient quelques pas de danse sur un remix de coldplay façon tango argentin. Le vin rouge coulait à flot Gilles s’en se faire presser se lançait alors dans un monologue extraordinaire sur la capacité des mégaloptères ( baleines à bosses ) à apprendre un son et l’intégrer à ses chants. «Ainsi on a pu entendre dans le pacifique sud des baleines qui reproduisaient des sons ressemblant a ceux des pingouins du pôle nord…On sait désormais que les baleines peuvent communiquer entre elle sur des distances allant jusqu’à 800 km…»
La météo n’étant toujours pas favorable nous retardons notre départ pour le Drake.
Au cours de la journée suivante Mariette et Jean Yves s’essayent à la musique. Ils répètent toute l’après midi, Jean Yves se donne à fond, Mariette ne tarde pas a se caler sur son accordéon. Le résultat est fulgurant. Le soir venu ils animent la soirée du Mikalvi, un vieux grémand réaménagé en bar dont les histoires de marins on fait le tour de la planète. Le public est nombreux, des norvegiens, des français, un couple de canadien, tous chantent et dansent. Jean Yves, pour une première représentation en public, se sent poussé des ailes aidé par Mariette qui assure et le dirige à la baguette.
Les chansons de marins s’enchainent Gilles y va de son organe, Sandrine et Aimé ne se laissent pas prier pour lui emboiter le pas. Il est bientôt 2h00 du matin il est temps de rentrer à bord du l’île d’Elle. La journée de demain s’annonce longue, les vents du nord ouest se sont apaisés, le Drake nous attend

Publié par Axel le 14 janvier 2010

Ushuaia

Jeudi 14 janvier 2010

Nous voici arrivé enfin a Ushuaia.
L’Ile d’Elle nous attend sagement amarrée au ponton. Retrouvailles émues de Dominique avec nos hôtes, Jean Yves et Sandrine.
On pose nos sacs et le temps d’une collation, on discute météo, le métronome de notre voyage dans ces latitudes.
Départ fixé le lendemain, nous avons donc l’après midi pour découvrir la ville.
Le soir venu autour du repas, Gilles un ami marin de la famille se joint à nous pour le dîner. Grand conteur, il enchaine histoires et anecdotes dans la ligne du «comptoir des océans». Entre drôlerie et galère, Gilles est un personnage haut en couleur…
Le ton était donné.
12H13, le capitaine largue les amarres nous levons l’encre pour Puerto Williams.

Publié par Axel le 14 janvier 2010

Vol Buenos Aires-Ushuaia IB1947

Mardi 12 janvier 2010

Nous sortons d’un long voyage, plus de 20 heures d’avion, et moins de 10 heures de sommeil depuis deux nuits, mais nous nous réjouissons tellement à l’idée d’arriver à Ushuaïa, la « fin del mundo »…

Petite anecdote pour commencer cette aventure :
Notre dernier vol fut celui de Buenos Aires / Ushuaïa, et nous avons eu la chance d’avoir un pilote authentique, soucieux de rendre compte de la beauté de son pays.

Il a annoncé aux passagers du bord qu’il allait quitter légèrement sa trajectoire pour survoler deux géants de la nature, deux immenses glaciers, dont le Perito Moreno, qui est spectaculaire. Tout le monde semblait surpris, et peut-être même un peu inquiet.
Il nous informa que la vue serait  côté gauche. Tous les gens se précipitèrent d’ un seul côté de l’avion pour profiter du spectacle, et ce malgré une visibilité réduite et le  sigle clignotant qui demandait d’attacher la ceinture de sécurité (situation un peu angoissante).
Et le plus extra vient à présent :
Le pilote recommence ces accrobaties, cette fois côté droit.
Et là, surprise, un autre monde: les montagnes semblent recouvertes d’une fine poudre de terre brune, surmontée d’une neige aussi blanche que les gigantesques nuages qui l’entourent. Et lorsqu’apparaît le géant blanc, nous en avons le souffle coupé, il est imposant par sa grâce et sa taille gigantesque, environ 15 Km de long, et toute cette glace inatteignable porte des reflets bleus, que l’on retrouve peu après sur quelques icebergs poursuivant leur chemin vers le reste de l’océan.
Ce fut un rêve éveillé…

publié par Mariette le 12 janvier 2010

L’Ailleurs au violon

Mercredi 6 janvier 2010

Aujourd’hui, pour nous, l’Ailleurs c’est cette expédition en Antarctique, accompagnés d’une jeune fille au violon…

Quatre semaines pour réaliser le défi de mettre en musique le Silence, pour prendre conscience de notre Terre et de sa Fragilité. En effet, de tous les continents qui constituent notre terre, un seul est inhospitalier et fragile à la fois, un seul subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique et témoigne en temps réel des conséquences de l’action des hommes sur la nature.

L’Ailleurs…c’est aller au bout du monde, aller au bout de soi pour finalement réaliser que nous ne sommes rien devant la beauté de ce monde austral. Aussi réveillons en musique les consciences de chacun car cet Ailleurs est promesse de mourir d’envie d’y revenir. C’est également la promesse de rencontre avec l’autre et avec soi-même, de découverte artistique pour Mariette, jeune violoniste talentueuse de 17 ans …que nous allons suivre par l’image tout au long de ce voyage et au fil de ses notes de musique.